Planète civilisée 1

Alzire

Il demanda alors à chacun de verser quelques gouttes d'AntiParasite sur ses mains, par précaution.

Tout le monde y passa, sans problème. Vint alors le tour du Porte Parole, qui refusa de passer le test.

- Chancelier Alzire... Je pense que nous devrions nous baser sur une relation de confiance, n'est ce pas ? Inutile pour moi de passer ce-

Il n'eut même pas le temps de finir sa phrase qu'Alzire déversa le poison sur tout son corps.

Il se désintégra, sous un hurlement de douleur, sous les yeux ébahis de tous les autres.

- Voyez-vous, ce n'est pas pour rien que je prends ces précautions.

Il termina cette entrevue et parti à bord de son vaisseau, il avait encore tant à faire...

Une fois de nouveau parmi les siens, il fit un briefing sur la situation, prévenant les Yardrat de la tâche qui leur incombait, pour le "bien" des humains. Il forma plusieurs équipes chargées d'aider lors de la réalisation des tests puis amena plusieurs de ses ingénieurs et savants sur la planète.

Il mit en place les bases de l'amélioration technologique de la planète, démarra la production en série d'infrastructures et de matériels destinés à améliorer la productivité et le bien-être sanitaire des Hommes, puis démarra la production en chaîne d'armures perfectionnées et d'armes adaptées à ses nouveaux alliers.

Son but était de rendre la population utile à son projet, mais aussi qu'ils soient dépendant des Yardrat. C'est pour ça qu'il interdisit aux siens d'enseigner les techniques et les plans détaillés, il fallait qu'ils les forment à la production en série, pas qu'il leur mettent de s'émensiper un jour de son emprise.

Les minéraux de la planète étaient abondants, mais il commanda à la planète minière d'organiser plusieurs acheminements de matériaux jusqu'ici pour booster la production.

Bien sûr, il n'hésitait pas à faire étalage de ce qu'il apportait au peuple, lançant de grandes campagnes de propagande, montrant tous les bienfaits qu'il leur apportait. Dès qu'une nouvelle infrastructure s'ouvrait, dès qu'une première production sortait, il se rendait sur place pour inaugurer l'évènement.

Puis, il s'occuper plus personnellement du recrutement de soldats. Il regardait les volontaires, qu'ils soient civils ou professionnels de l'armée, et procéda à une sélection. Tests, entrainements intenses, suivit psychologique, analyses... il ne voulait que les personnes les plus déterminées et les plus aptes à le servir inconditionnellement. Une fois que ses troupes seraient équipées et entrainées, il pourrait enfin viser d'autres planètes.

Et pendant que son plan avançait à la surface, il retourna à plusieurs reprises sur son vaisseau, au sein des laboratoires, des ateliers et de la baie médicale. Il s'assurer de l'avancé d'un projet, tenu secret. Tellement secret que chaque corps de métier travaillait sur un projet différent, sans même savoir qu'ils oeuvraient tous dans un même but.

Aux biologistes, il demanda de miniaturiser une capture de neurotoxique mortel, qui s'activerait à la pression. Prétextant des usages défensifs et utilitaires.

Aux savants, il demanda de travailler sur un implant permettant d'augmenter la puissance des soldats et par ce fait, leurs chances de survie en situation dangereuse. Il les informa que l'implant devrait permettre l'ajout d'une place vide nécessaire à l'ajout d'un transmetteur GPS, qui permettrait de localiser les soldats perdus.

Et aux ingénieurs, il demande la fabrication d'une bombe miniature, que l'on pourrait commander à distance. Il n'eut pas de mal à trouver d'excuse cette fois : détruire des bâtiments inutiles en localisant précisément les explosifs. Ce genre de bâtiment obsolète se faisait de plus en plus nombreux sur la planète.


Son but réel était tout autre. Il voulait bien entendu faire des humains des soldats dignes de ce nom et augmenter leur puissance, même de quelques centimes d'unités, serait un gain précieux. Mais plus que tout, il voulait avoir le contrôle de chaque soldat, de chacun de ses hommes. Pouvoir les tuer d'une pression sur un bouton, repérer les déserteurs, et que toute tentative pour retirer l'implant soit soldée par le déclenchement d'une neurotoxine.

On ne se soustrayait pas à Alzire. Et, plus que tout, il espérait que son projet réussirait. Il aurait alors toute confiance en son armée.

Son projet se passait comme prévu. Les ingénieurs fabriquèrent la bombe miniature commandable à distance, le projet de recherche de la neurotoxine s'acheva avec succès, l'implant mis au point par les savants se révéla être particulièrement puissant, décuplant les réflèxes et la force physique de tous les soldats par 10 pour le moment.

Son armée se créait petit à petit, les recrues furent nombreuses, choisies selon leurs capacités.

Alzire avait alors une petite flotte d'une vingtaine de vaisseaux de combats, soit 2x plus qu'auparavant, mais cette fois équipés des derniers projets de recherche qu'il avait mis en place.

Méthodiquement, Alzire forma son armée en escadrons de combats variés. Il les préparait à la guerre, qu'il fantasmait en son for intérieur. Chacun de ses soldats reçut l'un des implants savamment conditionnés par Alzire, fiché à leur nuque, les marquant sans qu'ils ne le sachent, comme la propriété totale du Yardrat. Bien évidemment, il ne leur dit pas qu'il avait passé des heures à les assembler pour en faire des bombes et des injecteurs de poison, mais il leur recommanda chaudement de ne jamais tenter de les enlever eux-mêmes, sous peine de lésions.

Il parcourut son vaisseau, passant devant les vastes salles où ses soldats s'entraient au tir et aux manoeuvres d'encerclement et de débordement. Il était très satisfait de ce peuple humain, capable d'une grande discipline.

Le temps était venu de partir. Il avait créé un lien étroit entre la planète des Hommes et sa colonie minière, ne conservant le contact avec le monde Yardrat uniquement pour écouler sa marchandise en trop et leur donner des nouvelles gratifiantes.

Avant tout, il passa ses dernières instructions au gouverneur qu'il avait nommé : un humain particulièrement fervent, qui avait la charge de maintenir la production et la formation des troupes, tout en exterminant les restants de parasites.

Ensuite, il fit décoller sa flotte au complet, qui s'envola vers les confins de l'univers. Cette fois, il n'avait plus besoin de scanner lui-même les planètes, il envoya des éclaireurs dans tous les secteurs avoisinants faire ce boulot à sa place. Ils devaient trouver des planètes d'intérêt. Tant d'un point de vue économique que social. Alzire n'hésiterait pas à étendre son empire dans toutes les directions, propageant ses ramifications partout : il voulait être le suzerain unique de l'univers !

Assis dans son trône, réfléchissant à de nouvelles machinations, il jubilait, attendant des nouvelles de ses éclaireurs.

Alzire

Presque tous tes éclaireurs te ramenèrent des nouvelles, sauf un.
Globalement, toutes les nouvelles étaient bonnes. Des planètes minières, civilisées, en voie de développement... Il en avait pour tous les goûts. Bien que l'un de ses éclaireurs n'était pas revenu de sa mission... Pourquoi donc ? Il se demandait s'il devait se pencher sur la question.

Alzire était perplexe, mais n'était pas surpris. Il fit alors une annonce générale à toute la flotte.

- Ici le chancelier, nous avons perdu le contact avec l'un de nos éclaireurs. Il est de notre devoir de le retrouver. Nous n'abandonnons personne.

Puis, il téléchargea les données des planètes d'intérêt, les envoyant à deux de ses croiseurs, avant d'en contacter les capitaines.

- Mesieurs, je vous confis la tâche de vous occuper de ces planètes. Tachez d'être discret lors de votre première visite sur les planètes civilisées. Je vous laisse décider si oui ou non elles méritent notre intérêt. Auquel cas, ne prenez pas de risque inutile et tachez d'établir des relations cordiales avec les autochtones. S'ils refusent de rejoindre le Crif, alors ne vous attardez pas.

Ses capitaines avaient tous participé activement sur la dernière planète, ils savaient comment Alzire fonctionnait et serait probablement capable d'avoir la main mise sur les peuples inférieurs.

- Tenez-moi en courant de toute information et avancement dans votre mission.

Après cela, il décida de se rendre avec le reste de la flotte à l'endroit où l'on avait perdu le signal de l'éclaireur. En approchant, il commença à envoyer des sondes, avant de risquer ses vaisseaux, pour s'assurer que le danger n'était pas trop élevé.

Alzire s'approcha alors discrètement de la planète ayant fait perdre contact l'éclaireur...

Elle était teintée de rouge, de nombreux débris de vaisseaux flottaient en orbite...

Une guerre avait elle eu lieu par ici ?

Les sondes furent détruites une fois pénétrée dans l'atmosphère... Des défenses ?

Elles avaient néanmoins pu envoyer des clichés avant de se faire détruire.

Alzire les regarda attentivement... Des canons antiaériens ! Ils ont l'air d'attaquer à vue !

Que devait il faire ?